Voici un moment que je n'ai pas publié sur ce blog. Non pas que je vous oublie mais le temps me manque et des choix sont nécessaires.
Aujourd'hui je ressens le besoin de reprendre mon clavier car des articles sont relayés sur internet, fustigeant la suppression des seuils en rivière avec comme critiques : "un désastre écologique", "Destruction du patrimoine bâti multicentenaire", "disparition des cours d'eau", "nécessité des barrages pour oxygéner l'eau", "non concertation avec les propriétaires de moulins", "vouloir faire la même chose partout" ... Des inquiétudes réelles, légitimes mais qui sont relayées sans explication et donnant libre cours à de véritables "légendes urbaines" faute de connaissance quant aux objectifs et aux méthodes de reconquête de la continuité écologique en cours d'eau.
De plus, ces articles ont une propension à focaliser sur les désaccords, donnant la sensation que les conflits sont la généralité dans les projets de continuité écologique alors que nombreux sont les exemples de coopérations qui méritent pourtant d'être mises en valeur.
Dans le billet d'aujourd'hui, je vous diffuse des documents édités ces dernières années pour répondre à ces questionnements et pour modérer les inquiétudes à ce sujet. En 2016, le ministère de l'écologie (MEEDM à l'époque) avait publié un document assez pédagogique au sujet de la restauration de la continuité écologique en cours d'eau.
SPOILER = NON, tous les barrages et tous les seuils ne vont pas disparaitre. La suppression est étudiée au cas par cas, en fonction de nombreux critères tels que l'aspect patrimonial, l'utilité, l'état, les projets d'hydroélectricité en cours, le droit d'eau, la possibilité de restauration du cours d'eau pour conserver une lame d'eau acceptable, l'impact sur l'érosion des berges et j'en passe. Une longue concertation avec le propriétaire a lieu et il y a toujours plusieurs types de solutions à étudier et envisager : arasement, non intervention, équipement d'une passe à poisson pour conserver le barrage, etc.
1. Pourquoi la reconquête de la continuité écologique ?
Petit rappel car il y a plusieurs articles à ce sujet dans le blog. Un document édité par l'ONEMA (OFB maintenant) Pourquoi la reconquête de la continuité
2. Vrai/Faux de la reconquête de la continuité
Je n'ai pas retrouvé le document du ministère dans la refonte du site internet mais une copie est accessible ici
FNE avec le concours de l'ONEMA a aussi édité un document : "restauration de la continuité écologique des cours d'eau et des milieux aquatiques : idées reçues et préjugés"
3. Quelques exemples pour illustrer
Dans les articles mis en ligne ces derniers jours d'où émanent les inquiétudes sur la protection du patrimoine hydraulique avec la peur de la suppression des moulins centenaires, il est souvent question des affluents de la Mayenne.
A. Le Vicoin, affluent de la Mayenne.
Ici un exemple de suppression de seuil avec conservation du patrimoine bâti du moulin. A mon sens le seuil n'avait pas du tout de valeur patrimonial et la bâtisse n'en est que mieux valorisée... Mais ça reste mon point de vue.
Voici donc le moulin et son barrage AVANT travaux
Et voici le moulin et le Vicoin APRÈS travaux
B. La Verzé, affluent de l'Oudon, bassin versant de la Mayenne toujours
La continuité "écologique" devrait s'appeler continuité piscicole... Tant qu'on augmente la quantité de pesticides dans l'agriculture, la pureté de l'eau ne reviendra pas... D'ailleurs on se garde bien d'évaluer sur ce critère l'amélioration espérée après "renaturation", à la pelleteuse...
RépondreSupprimerLa continuité s'appelait la libre circulation piscicole jusqu'à ce que soit prise en compte la circulation sédimentaire. La pureté de l'eau et la qualité morphologique des milieux aquatiques sont deux compartiments à étudier, qui sont liés.
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