Certes, il s’agit d’une tortue terrestre et nous nous éloignons
encore un peu de l’hydrobiologie. Mais j’aime les tortues et les
particularités de cette dernière justifient amplement qu’elle soit mise à
l’honneur avec un petit poste rien que pour elle. De plus, observée aux
Seychelles en 2011, elle donnera un petit goût de voyage en cette
période de rentrée.
Son nom de géante, Aldabrachelys gigantea, nous indique bien qu’il s’agit de la tortue de tous les superlatifs…
- La plus grosse : les mâles peuvent atteindre 1,20 m pour 300 kg … Par comparaison, la tortue des Galapagos ne dépasse pas 250 kg.
- La plus grande longévité : elle peut dépasser 150 ans. Esmeralda, la tortue emblématique de l’île de Bird serait née en 1771 !!
Elle est parfois appelée Dipsochelys elephantina
et beaucoup de questions concernant la classification sont encore à
l’étude. Elle est parfois considérée comme de la même espèce que la
tortue anciennement présente à Madagascar. Les études génétiques
actuelles tendent à considérer qu’il s’agit d’une tortue endémique des
Seychelles (originaire des Seychelles et ne se trouvant qu’aux
Seychelles) et plus particulièrement de l’île d’Aldabra. Aujourd’hui,
c’est sur cette île que vit la plus grande population de l’espèce (150
000 individus).
1/ Biologie
Compte-tenu de sa grande espérance de vie, il n’est pas étonnant
qu’elle n’atteigne sa maturité sexuelle que vers 20 ans ! Elle ne pond
que 40 œufs par an au maximum avec une incubation de 110 à 250 jours.
La réussite de la reproduction est donc faible, d’autant qu’à la
naissance, les petites tortues pèsent moins de 50 grammes… Elles sont
donc alors des proies très faciles pour les prédateurs (crabes
notamment).
De plus, les noix des cocotiers de mer (les fameuses coco-fesse,
endémiques des Seychelles) pouvant atteindre plus de 20 kg, peuvent,
lorsqu’elles tombent, sérieusement blesser les tortues qui se réfugient
à l’ombre de ces arbres.
Blessure liée à une coco-fesse
2/Mesures de Protection
Longtemps embarquée en masse et consommée sur les
navires par les marins parcourant la route des Indes au XVIème siècle,
cette tortue fait désormais l’objet de programmes de protection.
Aldabra a été leur refuge car les bateaux ne pouvaient accoster sur
l’île. Certaines sous espèces sont proches de l’extinction et aux
Seychelles un travail de conservation est dirigé par “The Nature
Protection Trust of Seychelles”.
L’espèce a historiquement été introduite sur l’île
Curieuse (Seychelles), où j’ai pu l’observer. Aujourd’hui, une structure
de conservation de l’espèce s’y est donc développée, avec nurserie et
centre médical adapté. Elle a aussi été introduite sur d’autres îles de
l’archipel des Seychelles, toujours dans un but de conservation (cette
tortue figure en Annexe II de la Convention de Washington et en Annexe B
du règlement communautaire).
Espérons que ce type d’initiative soit suffisant puisque le 24 juin
dernier, Georges le solitaire, dernier survivant d’une espèce de tortue
géante Geochelone abigdoni est mort dans les îles Galapagos.
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