mardi 31 janvier 2017

La plus grosse écrevisse du monde

La plus grosse écrevisse du monde

Elle est australienne.

La "Tasmanian Giant freshwater crayfish" - l'écrevisse géante de Tasmanie - Astacopsis gouldi, est localement appelé "lobster" c'est à dire "homard"... A ce stade on comprend donc tout de suite à quoi on à affaire ... Cette espèce est en danger d’extinction en raison de la dégradation de son habitat notamment, refrain que vous avez donc déjà entendu quelque part ... 

Par le passé, il a été répertorié des spécimens de près de 80 cm pour 6 kg. Aujourd'hui, les individus de plus de 2 kg (quand même...) sont rares. C'est l'écrevisse mais aussi le crustacé d'eau douce le plus grand du monde. 

Photo issue du tumblr suivant ironychan


Il s'agit d'une espèce à la croissance très lente mais qui a donc aussi une grande longévité, a priori de plus de 40 ans. Sa maturité sexuelle est atteinte bien plus tard que nos écrevisses autochtones ce qui la rend aussi très vulnérable. Les mâles sont ainsi matures vers 9 ans et les femelles vers 14 ans, sachant que les femelles ne pondent que tous les deux ans. En revanche, une fois l'âge adulte atteint, sa grande taille ne lui confère guère de prédateurs.

Son habitat préférentiel se situe dans les rivières lentes et avec une altitude maximale de 400 m. 

Autrefois capturée (et mangée), sa pêche est aujourd'hui interdite.

Un chercheur travaillant sur cette espèce en Australie, Robert McCormack, partage une de ses sorties de terrain sur son site internet :


D'autres photos et l'explication des recherches de ce groupe ici

mercredi 18 janvier 2017

Kathleen Carpenter, mère de l'hydrobiologie britannique

Aujourd'hui, j'ai découvert l'existence de Kathleen Carpenter, une grande dame de l'hydrobiologie britannique.  

J'ai eu beau chercher sur le net, je n'ai pas trouvé d'articles français à vous partager concernant celle qui est considérée comme "la mère de l'écologie des eaux continentales" au Royaume-Uni. Je vous propose donc de vous traduire (approximativement) un article publié dans le très bon freshwaterblog (l'équivalent anglophone de l'hydrobioloblog !!). J'ai trouvé cet article particulièrement inspirant tant sur le plan de l'hydrobiologie que parce qu'il relate le point de vue d'une femme scientifique. j'aimerais y voir des similitudes avec moi (même si je ne suis pas chercheuse...) quand elle parle de sa manière de transmettre sa passion, de communiquer, de voyager ...  Je crois que j'aurais aimé travailler dans le monde de la recherche et marcher dans ses pas !

Cet article a lui-même été rédigé par une femme scientifique, le Dr Catherine Duigan qui a effectué des recherches concernant le Dr Carpenter. Vous trouverez d'autres éléments de ces recherches sur son blog  https://catherineduigan.wordpress.com/. 
Elle est elle-même chercheur en zooplanction lacustre.
Le Dr Duigan imagine ce que pourrait dire le Dr Carpenter si elle était interviewée de nos jours. 

L'article original est à lire sur ce lien

Ci-après, ma traduction de cet article (je ne suis pas totalement bilingue, que les puristes me pardonnent)

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Dans son article à l'occasion de la journée internationale de la femme, le Dr Catherine Duigan expose ses recherches concernant Dr Kathleen Carpenter (1891-1970), la mère de l'écologie des eaux douces, afin de suggérer la perception et la sagesse que Carpenter pourrait offrir aux nouvelles générations d'hydrobiologistes.

Screen Shot 2016-03-06 at 15.49.59Photo de Kathleen Carpenter fournie par Piotr F Piesiewicz

Je suis une écologue née à la fin des années 1800 et j'ai écrit le premier livre scientifique britannique traitant d'écologie des eaux douces, "Life in Inland Waters" (La vie dans les eaux continentales - basé sur sa thèse ndl'hydrobioloblog), en 1928. Julian Huxley, l'éditeur, a reconnu que les charmes de l'écologie des eaux douces étaient en ce temps totalement éclipsés par les charmes de sa grande sœur l'écologie marine. Mon livre avait alors pour vocation de permettre un enseignement de terrain en premier cycle et de rééquilibrer la balance.

Heureusement, je suis née à une période où les droits des femmes commençaient à être reconnus. J'ai étudié et travaillé dans les universités d'Europe et des États-Unis qui étaient pionnières dans l'éducation des femmes, dont les universités de Londres, de Aberystwyth au Pays de Galles et de Radcliffe au Massachusetts.

Quand je suis arrivée à Aberystwyth en 1911,  certaines rivières locales étaient dépourvues de vie. Mes recherches ont établi le lien entre l'absence de macroinvertebrés dans ces rivières et l'activité des mines de métaux et ont démontré que les branchies des poissons étaient abimées par la pollution, ce qui menaient souvent à leur asphyxie.

Ma thèse décrivait les différentes zones naturelles des rivières et lacs et a mis en évidence les adaptations des différents biota dans les systèmes aquatiques.  J'ai aussi découvert des reliques d'espèces glaciaires dans les cours d'eau britanniques.  Les étudiants de Aberystwyth continuent aujourd'hui de lire mes publications et la recherche continue.

Quels seraient mes conseils aux futures générations de femmes chercheurs en hydrobiologie ?

Faites quelque chose que vous aimez et qui vous passionne. 

La passion aide à inspirer les prochaines générations. Ce fut pour moi un réel plaisir esthétique et scientifique de décrire et observer les organismes vivant dans les lacs et les rivières. Dans la préface de mon livre, je parle d' "un monde d'infinie beauté, d'infinie variété, d'infini charme". Montrer sa passion fait que les gens y prête attention, ils réalisent que certaines choses sont spéciales.

Travaillez dur à communiquer sur vos recherches 

J'étais quelqu'un de communicant dès le début de ma carrière comme assistant de recherche à l'université d' Aberystwyth. Le livre déroule une histoire sur plusieurs décennies à laquelle a été ajouté une série d'articles scientifiques. J'ai aussi inspiré des conférences en Grande Bretagne et à l'étranger.  j'ai aussi été amusée de générer des articles dont le titre était "les saumons cannibales" après avoir présenté une étude sur le régime alimentaire du saumon et dans lequel je mentionnais le cas d'un mâle maigre qui aurait potentiellement consommé sa progéniture. Aujourd'hui, j'utiliserais les réseaux sociaux ! #hydrobiologie  #pollution #Faberystwyth!

Jouez un rôle dans les réseaux scientifiques  

J'étais membre de nombreux comités scientifiques, dont l'association britannique pour l'évolution des sciences, Sigma Xi et la société écologique de Grande Bretagne. Les colloques scientifiques offrent l' obligation de produire un travail de grande qualité et des opportunités de voyager et de développer un réseau scientifique. Améliorez votre confiance en vous en parlant aux chefs de votre domaine. 

Voyagez pour acquérir de l’expérience 

Au début des années 1900, la science des eaux douces se développait en Europe et en Amérique du nord. j'ai traversé l'atlantique en bateau de nombreuses fois, seule avec seulement 100$ en poche. Un  voyage particulièrement mémorable vers une conférence de Toronto ne comportait quasi que d'éminents scientifiques hommes à bord.  j'ai pu vivre, enseigner et faire des recherches dans les universités britanniques et américaines.

Prenez du temps pour encourager d'autres femmes

Je serai enchantée d'être considérée comme un modèle pour les jeunes femmes scientifiques. Aux États-Unis, j'étais membre de Delta Epsilon Sigma, une association qui fut fondée pour offrir aux femmes un environnement où elles pouvaient travailler et interagir avec leurs pairs de la même manière que les hommes scientifiques le faisaient. Je me souviens encore d'un partie de Thé à l'Université de l'Illinois, juste avant le meeting de l'association américaine des femmes universitaires en octobre 1928 où j'ai représenté, comme invité d'honneur, les universités britanniques.

Soyez généreux avec vos étudiants (et vos équipes), ils vous récompenseront aussi

Une bonne relation entre enseignants et étudiants cultive une bonne compréhension et stimule l'apprentissage. L'un des prix qui m'a marqué fut d'être élue membre d'honneur par mes étudiants de premier cycle à Washington. L'écriture d'un livre, au début de ma carrière fut un cadeau à mes étudiants. Prenez le temps de parler et de partager votre savoir. 

La recherche interdisciplinaire est vitale pour avancer et comprendre le monde 

Dans "Life in Inland Waters",  j'ai plaidé pour l'interdisciplinarité dans la recherche, combinant des approches chimiques et biologiques pour évaluer la qualité de l'eau. Je voudrais contribuer à la recherche actuelle sur les liens entre l'environnement naturel et le bien-être humain parce que je crois que le temps passé au bord des rives par les travailleurs citadins est bon pour la santé et pour avoir l'esprit tranquille.

Parlez plus d'une langue

Au début des années 1900, la science des eaux douces était dominée par les études européennes. Heureusement, j'étais bien placée pour les présenter et les expliquer à une audience étrangère car mon père était allemand et que j'avais une connaissance du français.  Connaître plus d'une langue augmente votre capacité à accéder à l'information,  en particulier les savoirs autochtones, et peut vous ouvrir des opportunités de collaboration. Inscrivez-vous à des classes d'espagnol ou de gallois !

Démontrez les applications pratiques de votre travail

La nature est importante en soi - être là pour en profiter et la protéger - mais aujourd'hui j'apprécie que le dernier chapitre de "Life in Inland Waters" se lise comme un précurseur des concepts de services rendus par les écosystèmes. Je le trouve important pour démontrer le plus large contexte socio-économique de mon travail : depuis l'évaluation financière du saumon vendu au Marché Billingsgate de Londres jusqu'au risque sur la santé humaine d'une eau sale. Mes recherches informent des efforts réalisés par les comités de rivière pour redresser la situation. Peut-être s'agit-il d'un exemple précoce de recherche ayant un impact socio-politique.

Portez des vêtements adaptés lorsque vous êtes sur le terrain et soyez en sécurité

Pouvez-vous envisager la possibilité de réaliser un échantillonnage en rivière en portant une jupe longue ? Heureusement pour moi, après la première guerre mondiale, les femmes eurent la possibilité d'adopter des vêtements de travail plus pratique, dont des pantalons.  Je peux affirmer que dans l'histoire de la recherche scientifique, le développement de vêtements de sport a permis de rendre le travail de terrain socialement plus acceptable pour les femmes écologues.  Travailler dans l'environnement aquatique comporte des risques et il est nécessaire de respecter des exigences en matière de sécurité. Soyez raisonnable. 

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Cwmystwyth, une mine de métaux  près de Aberystwyth au Pays de Galle. La rivière  Ystwyth à gauche de la photo était lourdement polluée par les mines.  Image: W. L. Kovach 

La prochaine étape pour moi serait donc de lire ce livre "Life in Inland Waters"... Encore faut-il se le procurer. Si un lecteur du blog a une piste à ce sujet, qu'il n'hésite pas à laisser un commentaire !

(suite à un commentaire, voici le lien vers Life in Inland Waters"
http://krishikosh.egranth.ac.in/bitstream/1/2040323/1/TNV-40.pdf)

Outils de sensibilisation à l'hydromorphologie

Aujourd'hui je vous partage un site bien utile pour comprendre ou faire comprendre les notions liées à l'hydromorphologie des cours d'eau. 

Il s'agit de la plateforme "hydromorphologie" créée par l'union nationale des CPIE ( Centre Permanent d'Initiative pour l'Environnement) qui regroupe de nombreux outils pédagogiques, notes techniques, documents, vidéos, etc en lien avec l'hydromorphologie des cours d'eau.


J'avais déjà partagé certaines vidéos ou support sur le blog mais maintenant elles sont toutes centralisées sur ce site, ce qui en fait un lien bien pratique !




Le site se décompose en plusieurs onglets en fonction du public visé : Grand public, élus et techniciens 

Bonne lecture

lundi 16 janvier 2017

Applications pour hydrobiologistes


Vous êtes un peu geek dans l'âme ? Vous avez un smartphone et aimeriez avoir autre chose que Candy Crush dessus ? Voici une liste d'applications qui sont faites pour vous.


1. River Invertebrate App

Pour cette première application, il faudra dépenser de l'argent et parler anglais ... Dommage car elle est vraiment plaisante ... Une vraie clef de détermination des invertébrés d'eau douce ! J'espère qu'une telle clef sera développée un jour en français...




  

2. Qualité Rivière
Une application développée par l'agence de l'eau RMC pour connaître la qualité des cours d'eau selon les critères et analyses de la DCE. Mais aussi la liste des espèces piscicoles présentes aux stations étudiées. 



3. River App

Les niveaux d'eau de 10 000 rivières (20 000 stations dans le monde, autant dire que toutes les rivières françaises n'y sont pas referencées) disponibles... Pour savoir si c'est le bon moment pour réaliser son IBGN ou sortir sa canne à pêche !


4. INPN espèces 

En mai, le Museum National a lancé "INPN espèces" pour apprivoiser et reconnaître la biodiversité plus ou moins ordinaire ....


5. Plantenet mobile

Une appli très bien faite pour vous permettre d'identifier les plantes... En complément d'un livre de botanique avec sa clef de détermination, bien sûr ! Mais bien facile d'utilisation et plutôt efficace.
 


Et vous, quelles applications utilisez vous ?

jeudi 12 janvier 2017

Colloque LIFE Continuité écologique : CHANGEMENT DE DATES

Il y a un mois j'avais diffusé un avis de colloque concernant la restitution du LIFE Continuité écologique. Initialement prévu en mars, les dates de ce colloque ont changé et il aura lieu les

31 Mai, 1er Juin, 2 juin 2017



Toutes les informations sont disponibles sur le site du LIFE dédié, ici

Voici le programme des 3 jours