vendredi 25 avril 2014

Syndicat de rivière

2014, année électorale et j'ai décidé de donner de mon temps à ma commune, quel meilleur moyen pour agir que de passer du côté des décisionnaires ? Ainsi en mars dernier, je suis devenue 3ème adjointe de ma commune (1800 habitants).

Elle siège dans un syndicat de rivière et je suis donc aussi déléguée à ce syndicat.  L'occasion pour moi de vous expliquer ce qu'est un syndicat de rivière. 

1. Définition

Les syndicats de rivière sont des structures publiques qui regroupent des communes et des communautés de communes (les conseils généraux et régionaux peuvent aussi être adhérents de syndicats de rivière). 

Au moins un représentant de chaque commune siège au comité syndical afin d'administrer le syndicat. Les plus gros syndicats de rivière peuvent avoir des salariés du type techniciens de rivière, etc afin de gérer la mise en œuvre technique des projets.

Sur un bassin versant donné, les collectivités délèguent ainsi la compétence "rivière" au syndicat en leur confiant l'étude et la gestion équilibrée des milieux aquatiques. Ces structures ont été crées notamment pour mettre en place une gestion cohérente sur le plan environnemental, à l'échelle d'un bassin versant  (et non plus de la commune comme c'était le cas autrefois).

Parfois plusieurs syndicats de rivière peuvent eux-même être réunis en une union de syndicat pour encore plus de cohérence à l'échelle supérieure.




2. Missions et actions 

Les missions d’un syndicat de rivière portent sur la gestion de la rivière et de ses affluents, et plus particulièrement :
  • l’entretien du lit et des berges d’une rivière,
  • la lutte contre les pollutions,
  • la restauration des milieux,
  • la lutte contre les inondations,
  • l’animation de la politique locale sur le thème de l’eau et de la rivière,
  • l’assainissement, etc.
Ce sont les syndicats de rivière qui, par exemple, élaborent et réalisent les travaux des Plans d'Entretien de la Végétation et des berges des cours d'eau. Ce sont aussi souvent ces structures qui coordonnent les SAGE et les contrats de rivière, mènent les études de connaissance et réalisent certains travaux.

 3. Exemple : l'Erdre



2 syndicats se partagent le travail sur l'Erdre : un pour la partie amont et l'autre pour l'aval ( avec comme spécificité la mise en place d'un SAGE Estuaire puisque l'Erdre  est le dernier affluent rive droite de la Loire.

Je siège au syndicat de l'Erdre amont ... Créé en 1982, le Syndicat Intercommunal de l'Erdre amont est devenu « Syndicat Intercommunal ERDRE 49 » en 2008 et regroupe 9 commune.

L'objectif principal du Syndicat est de mettre en application les directives européennes concernant l'eau. EN 2012, l'Erdre et ses affluents ont donc fait l'objet d'une étude approfondie qui débouchera à partir de 2014 aux travaux permettant d'atteindre le bon état écologique. Des propositions d’arasement de seuils ou encore de diversification des fonds ont ainsi été proposés.

De nombreux exploitants agricoles siègent dans ces syndicats de rivière puisque les communes ici sont très rurales. A ce titre le syndicat rappelle bien que certaines habitudes doivent changer. En effet, les riverains avaient souvent l'habitude de curer les cours d'eau, faire des barrages l'été et laisser les animaux boire dans la rivière. Aujourd'hui, aucune intervention de la sorte ne peut être faite sans en faire la demande au syndicat. Le syndicat devient alors parfois un interlocuteur entre la population est la police de l'eau.

Les études d'inventaires des zones humides ont aussi été mandatées par le syndicat et réalisées par un bureau d'étude indépendant.

mercredi 9 avril 2014

Revue de presse Février, Mars 2014

J'ai un peu trainé à diffuser cette revue de presse... Ce sont donc les actualités qui m'ont marquée en février, mars ... voire un peu avril !

1. Sotchi : le revers de la médaille


Sotchi : compétition olympique la plus polluante de l'histoire. Voici un article du monde avec les photos satellites avant / après ... Sotchi est un parc naturel protégé où aucune construction n'était possible depuis 1983 ... En janvier 2007 (l’année où la Russie a obtenu les Jeux), la loi sur la protection des aires naturelles a été amendée pour ouvrir ce parc aux constructions ! http://www.lemonde.fr/jeux-olympiques/article/2014/02/03/sotchi-avant-et-apres-les-chantiers-pharaoniques-des-jo_4345536_1616891.html

Les photos suivantes sont celles de la rivière Mzymta aménagée pour les jeux.Anciennement rivière à tresses.






2. Les polluants chimiques détruisent le génome des poissons

C'est ce que révèle une étude publiée dans sciences et avenir. L'étude a été menée sur un poisson assez commune de nos rivières, l'épinoche. les substances toxiques affectent l'ADN des poissons et perturbent leur reproduction.

http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20140114.OBS2328/les-polluants-chimiques-detruisent-le-genome-des-poissons.html


3. Les départements verts

Une carte interactive a été publiée, classant les départements en fonction de critères environnementaux tels que : 
- qualité de l'eau
- qualité de l'air
- suivi de l'agenda 21
- ...

 http://www.lavie.fr/webdocumentaires/palmares-ecologie-2013/le-palmares-2013-de-l-ecologie-en-france-13-11-2013-46442_554.php




 
4. Pollution du Dessoubre (25), ça date pas d'hier !

Le blog de la Loue révèle dans son article du 8 avril des archives qui prouvent que l'alerte est données sur le Dessoubre depuis ... 1988 ...

L'article ici : http://blog.france3.fr/vallee-de-la-loue/2014/04/08/dessoubre-lalerte-avait-ete-donnee-des-1988.html


5. Y'a quoi dans le poisson ? 

Un superbe concept de photos de "l'intérieur" des poissons.
Je vous laisse découvrir sur le site "the art of science"

http://www.theguardian.com/environment/gallery/2014/feb/07/art-photography-interiors-of-fish#/?picture=428882607&index=10




lundi 7 avril 2014

Tortue olivâtre

De retour du Costa Rica, je viens vous raconter cette merveilleuse expérience que j'ai vécue sur une plage de la côte pacifique : assister à ce spectacle incroyable qu'est une "arribada" de tortues olivâtres ...



1. La tortue olivâtre

Lepidochelys olivacea

Lepidochelys olivacea
Il s'agit de la plus petite espèce de tortue marine puisqu'à l'age adulte elle ne mesure "que" 60-70 cm pour un poids de 60 kg. Comme toutes les tortues marines, elle est protégée à l'échelle internationale (depuis 1981, toutes les tortues marines sont inscrites à l'annexe 1 de la convention de Washington).



En France, elle bénéficie de plan de restauration en Guadeloupe, Martinique et il est intéressant de noter que le site le plus important de ponte de tortues marines à l'échelle mondiale se situe en Guyane.

Répartition de présence de tortues olivâtres : source http://www.reseau-tortues-marines.org


Elles sont omnivores, atteignent leur maturité sexuelle vers 8 ans pour une durée de vie indéterminée mais qui peut atteindre certainement plus de 60 ans.

Elle doit son nom à la couleur de sa carapace, en anglais elle se nomme parfois "Ridley".

2. Les arribadas : l'arrivée des tortues


Les pontes sont d'autant plus spectaculaires qu'elles se font de manière massive, sous forme d'arribadas (arrivées). Elles arrivent donc à plusieurs milliers, synchronisées, à la tombée de la nuit durant 2-3 jours par mois (on pense à un phénomène lié au cycle lunaire).




Voici une vidéo d'une arribada vue du ciel, au Mexique. 


 A Ostional, en mars 2014, nous avons assisté à une "petite arribada" de seulement quelques centaines de tortues.


Après quelques heures, celles qui arrivent croisent celles qui partent.


3. La ponte


La tortue remonte jusqu'à la partie sèche du sable et commence à creuser avec ses pattes arrière. Elle utilise ses nageoires de manière à former un godet.


Le trou pourra mesurer jusqu'à 50 cm de profondeur. Une fois le trou creusé, la tortue entrera dans une phase de transe durant laquelle elle va pondre une cinquantaine d’œufs. Elle se reposera ensuite quelques minutes avant de recouvrir ses œufs et camoufler la zone en tapant le sol avec la face ventrale de sa carapace.




Comme vous l'avez compris, les tortues sont très nombreuses à pondre et lorsque les tortues de la seconde journée arrivent, elles déterrent souvent les pontes de la veille...


Ce qui n'est pas pour déplaire aux vautours qui se délectent des œufs !




Une fois la ponte terminée, la tortue retourne tranquillement vers l'océan, laissant sur le sable leur trace caractéristique.



La durée d'incubation est d'environ 60 jours mais est dépendante de la température du sable. Il en est de même pour la sexuation de la petite tortue. Plus la température est élevée, plus le taux de femelles sera important. Au delà de 35°C, la température est létale et l’œuf ne pourra pas éclore.

4. Les prélèvements d’œufs


Sur cette côte du Costa Rica, les tortues ne sont pas consommées et les villageois sont très sensibilisés à la protection des tortues. Ce sont souvent les villageois eux-même qui patrouillent sur les plages pour limiter le braconnage en période d'arribada. Toutefois, il est de coutume locale de consommer les œufs qui sont très riches en protéines et à forte valeur nutritive (et ont un goût d’œuf de poisson).

les scientifiques ont démontré que :
- les oeufs de la première journée d'arribada sont déterrés en majorité par les tortues des journées suivantes.
- les pontes hivernales ont très peu de chance d'éclore puisqu'il s'agit de la saison la plus chaude et que la température est létale pour les oeufs.
- les pontes qui n'arrivent pas à éclosion pourrissent et sont favorables à un développement bactérien et fongique qui peut mettre en péril les pontes suivantes.

Pour toutes ces raisons, il existe une tolérance qui permet aux villageois de continuer à prélever des œufs de tortues, directement dans les nids après le départ des tortues de la première journée. De plus, cela permet d'impliquer encore plus les locaux à la nécessité de protéger les tortues. En plus du prélèvements d’œuf, les villageois nettoient les plages des plastiques et autres déchets néfastes aux tortues.

Au lever du soleil, tout le monde se réunit sur la plage, en famille. Les femmes et les enfants cherchent les nids et creusent.




Les hommes repartent avec des sacs de plusieurs kilo remplis d'oeufs...


Les œufs sont pour certains revendus à plusieurs centaines de kilomètres, voire dans les pays voisins. Mais une grande quantité reste consommée localement.

Le prélèvement demeure un moment important du folklore local (et ça valait le coup de se lever à 5h du matin pour y assister et faire de belles photos au lever du soleil !)



Pour en savoir plus : l'association des guides locaux d'Ostional
https://www.facebook.com/Asociacion.Guias.Ostional