vendredi 24 février 2017

Les diatomées, tout un art

Les diatomées sont des microalgues, unicellulaires, ayant une structure externe en silice.

1. Indice Diatomées

Si j'en parle aujourd'hui c'est car elles sont un formidable bio-indicateur de la qualité des eaux douces, utilisées/utilisables dans quasi tous les pays du monde (Europe, Canada, États-Unis, ... ).

En France, elles font l'objet d'un indice, l'IBD (L'Indice Biologique Diatomées - normalisé AFNOR NF T 90-354, décembre 2007) qui permet notamment de traduire le niveau trophique de la station étudiée (c'est à dire sa charge organique).

Voici deux posters édités par la DIREN Île de France qui retracent les modes de prélèvements et les modalités d'étude au laboratoire afin que vous connaissiez les protocoles. 

1er poster

2ème poster

L'indice permet d'obtenir une note sur 20 correspondant à une classe de qualité 

Et voici une interprétation sommaire des différentes classes de qualité


2. L'art Diatomique !

Ces organismes sont tellement beau, que certains passionnés n'hésitent pas à créer des œuvres d'art entre lames et lamelles.

J'ai découvert au hasard d'internet le travail de Dominique Prades, qui fait un travail minutieux au microscope !




Mais aussi des montages datant des années 70 de La California Academy of Sciences







Et enfin le travail de Klaus Kemp, artiste à part entière qui a consacré son œuvre aux diatomées. 
Voici un petit documentaire, en anglais mais qui vous permettra de découvrir cet art et le travail d'assemblage. 


The Diatomist from Matthew Killip on Vimeo.

mercredi 22 février 2017

Syndicat de Rivière (vidéo)


Les syndicats de rivières sont des syndicats regroupant les collectivités territoriales compétentes géographiquement sur un bassin versant ou une grande partie de celui-ci. Ils ont pour objectifs de mener les actions de gestion des cours d'eau et des affluents (restauration des milieux, entretien, animation de la politique de l'eau, ...).

Le syndicat de l'Oudon (53) a réalisé ce film qui explique bien l'histoire de la création de certains syndicats de rivière et quels sont leurs rôles.



Notons que les syndicats de rivière n'ont pas tous la même origine de création. Certains ont été créés dans la continuité des syndicats d'assainissement agricoles ... Il en existe d'ailleurs encore.

vendredi 17 février 2017

Enquête nationale sur les écrevisses

Voici un document compilant les enquêtes écrevisses menées ces dernières années et notamment la synthèse élaborée par l'ONEMA en 2014.

Ce document très complet fait le point sur la situation actuelle pour toutes les espèces d'écrevisses en France ainsi que l'évolution de la situation depuis 40 ans... De plus, je partage ici ce tableau très utile reprenant la règlementation :


Le document publié en septembre 2016 est disponible en ligne ici 






  • Titre : L’enquête nationale sur les écrevisses
PDF - 971.5 ko
  • Auteur : Julie Magnier (OIEau), Katell Petit (OIEau)
  • Coordination : Janik Michon (Onema), Caroline Pénil (Onema), Gaëlle Deronzier (Onema), Marc Collas (Onema)
  • Responsable de rédaction : René ; Lalement (Onema)
  • Éditeur : Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema)
  • Date : Septembre 2016
  • Langue : FR
  • Nombre de pages : 21
  • Mots-clés : Espèce, Espèce allochtone, Espèce autochtone, Écrevisse, Enquête
  • Emprise géographique : France métropolitaine

mardi 14 février 2017

Hommage à Jean Verneaux


Jean Verneaux, c'est presque l'hydrobiologie résumée en un seul nom. L'IBGN, la typologie des cours d'eau, les peuplements piscicoles théoriques, et tant d'autres sujets lui sont associés. 

La thèse de Jean Verneaux, 1973



Voici la préface de sa thèse :

« Il s'agit en fait d'une longue histoire commencée avec mon père il y a quelque vingt-cinq ans sur les berges du Doubs, qui s'achèvera sans doute dans quelques années avec la mort de la rivière (…) L'écologie c'est d'abord et surtout le terrain ; les chercheurs ne le fréquentent jamais assez et la cause première de ce travail est, je crois, constituée par les cours d'eau eux-mêmes, par ce qu'il en reste dois-je actuellement écrire ».


Dans un article de la revue électronique Vertigo, traitant des enjeux politiques de l'indice biotique en France (1964-1969) écrit par Gabrielle Bouleau, on peut lire au sujet de Jean Verneaux

"Trois experts des cours d’eau furent à l’origine de l’indice biotique : Germain Leynaud (adjoint au directeur du laboratoire central d’hydrobiologie), Jean Verneaux et Guy Tufféry. Tous les trois étaient pêcheurs amateurs en rivière et avaient conscience de s’engager dans une lutte politique contre la dégradation des cours d’eau, bien qu’aucun ne se revendique de l’écologie politique."

L’engagement de Jean Verneaux dans la connaissance des invertébrés benthiques relevait davantage d’une passion cognitive (Roux et al., 2009) pour laquelle il éprouvait beaucoup de joie. Il consacrait beaucoup de temps à prélever et déterminer des espèces. Originaire de Besançon, titulaire d’un DES de physiologie animale (1961), chargé de cours au centre d’hydrobiologie à l’université de Franche-Comté, il fut recruté au CERAFER en 1967 pour développer les recherches hydrobiologiques du laboratoire et mettre au point rapidement une méthode pratique de détermination de la qualité des eaux courantes. Il avait été co-fondateur d’une association agréée de pêche et de pisciculture (AAPP) dont son père fut président, puis membre du bureau de la fédération de pêche du Jura. Il avait exercé les fonctions de garde-pêche privé et effectué des relevés de faune benthique pour sa propre curiosité dès 1959. Il publia en 1966, un profil biologique du Doubs dans le bulletin de la société d’histoire naturelle. C’est également sur le Doubs et ses affluents que porte sa thèse d’état. Il partageait avec Leynaud le projet politique de rendre publiquement visible la dégradation biologique des cours d’eau. 

Voici à ce sujet une vidéo où Monsieur Verneaux est interviewé à propos du Doubs en 1973 (à partir de 3:45).




Pour moi, Jean Verneaux restera bien sûr associé au DESS d'hydrobiologie de Besançon, "mon" DESS. Promotion 2002/2003, j'ai eu la chance de suivre les cours de cet homme, charismatique, le visage marqué, sa cigarette à la main... Parfois les cours tenaient plus de la leçon d'écologie qu'à l’enseignement théorique, martelant que nous devrions protéger en priorité ce qui est encore sauvable parmi les milieux aquatiques et la faune qui leurs sont inféodés. Il fut aussi mon référant dans la rédaction de mon mémoire de fin d'étude, m'aidant à la détermination de la macro-faune benthique des cours d'eau jurassiens impactés par la viticulture...

Finalement, ce blog, c'est aussi grâce à lui qu'il existe...  

Jean Verneaux nous a quitté le 10 février 2017 à l'âge de 80 ans.

Merci pour tout Monsieur Verneaux. 

mercredi 8 février 2017

Espèces exotiques envahissantes en milieux aquatiques

Il existe un Groupe de Travail spécifique aux Invasions BIologiques en Milieux Aquatiques, le GT IBMA, dont j'ai déjà parlé sur ce blog, notamment concernant les écrevisses américaines. 

Ce groupe, dont la coordination et l'animation sont assurés par l'ONEMA et l'UICN, a fait paraître en 2016 un ouvrage en 2 volumes traitant des connaissances pratiques et des expériences de gestion   concernant les espèces exotiques envahissantes. 



Voici d'abord le lien vers le site du GT IBMA, très complet et avec une grosse bibliothèque documentaire.

Et voici les liens pour télécharger les 2 volumes 

Volume 1 Connaissances Pratiques

Volume 2 Expériences et Gestion





lundi 6 février 2017

Association internationale d'astacologie


Il existe une association internationale d'astacologie, créée en Autriche en 1972. L'objectif de cette association est de promouvoir l'étude, la conservation et une utilisation rationnelle des écrevisses.


Via son compte twitter @CrayfishOrg, l'association partage notamment des photos d'écrevisses de différentes espèces à travers le monde. Les photos sont superbes et j'en partage donc quelques unes avec vous sur le blog.

Cambarus (Depressicambarus) clairitae - USA

Cherax pulcher, Indonésie

Cambarus (Jugicambarus) pauleyi, USA


Œufs d'écrevisses sur l'abdomen (souvent les femelles ont d'ailleurs un abdomen plus large)



On trouve aussi sur le site de l'IIA l'ensemble des publications de "freshwater crayfish, a journal of astacology" http://freshwatercrayfish.org/fc.asp?uid=Guest

mercredi 1 février 2017

Définition d'un cours d'eau - évolution 2015

La règlementation qui définit ce qu'est un cours d'eau est floue.

1. Vers une cartographie des cours d'eau

Jusqu'à maintenant, la législation sur l’eau ne reposait pas sur une définition mais sur une "notion" de cours d’eau. Dans le droit français elle n’a jamais fait l’objet d’une définition législative ou réglementaire. La caractérisation d’un cours d’eau était donc basée sur des critères de jurisprudence du Conseil d’Etat ou des divers tribunaux administratifs et Cours d’Appel.

En France, on se retrouvait donc avec une définition quasi au cas par cas et des cartes du réseau hydrographique qui pouvait donc être différentes en fonction des interlocuteurs. Une carte servait à définir les cours d'eau et les obligations de bandes enherbées + la conditionnalité de la PAC pour les agriculteurs, une carte était utilisée par les services de l'état, une carte IGN était une référence pour d'autres etc. Autant d'interlocuteurs et de situations laissant place aux conflits éventuels et à l'interprétation subjective de certains.

La définition jurisprudentielle des cours d’eau, (circulaire de 2005), reposait notamment sur :
  • la présence et la permanence d’un lit naturel à l’origine, distinguant ainsi un cours d’eau d’un canal ou d’un fossé creusé par la main de l’homme mais incluant dans la définition un cours d’eau naturel à l’origine rendu artificiel par la suite,
  • la permanence d’un débit suffisant une majeure partie de l’année.

Depuis 2005, plusieurs démarches ont  été entreprises par le ministère en charge de l’Environnement, afin de clarifier la position de l’Administration et de remédier à cette situation. En 2015, deux actions majeures ont été mises en œuvre :
  • d’une part, une évolution réglementaire dans le cadre de la loi sur la biodiversité de façon à intégrer une définition jurisprudentielle des cours d’eau au code de l’environnement. La définition d'un cours d'eau est alors fondée sur 3 critères cumulatifs obligatoires : 
    • un lit naturel à l'origine
    • l'alimentation par une source
    • posséder un débit suffisant la majeure partie de l'année.
  •  d’autre part, l’établissement d’une cartographie des cours d’eau sur la base de cette définition jurisprudentielle dans le cadre de l’instruction du Gouvernement n° DEVL1506776J du 3 juin 2015. Cette dernière demande en effet aux préfets de réaliser une cartographie complète des cours d’eau partout où cela est possible et de définir une  méthode d’identification des cours d’eau applicable aux territoires où, pour des raisons de complexité et de coût, une identification exhaustive des cours d’eau ne peut être réalisée dans des délais acceptables. 

Au final, c'est cette carte qui servira de référence pour tous les acteurs de l'aménagement et les agriculteurs.

 2. Éléments d'expertise - clefs de détermination

En Maine et Loire, j'étais présente au COPIL qui s'est réuni le 26 janvier 2017. Voici donc le diaporama de restitution de cette cartographie des cours d'eau avec une présentation de la méthode et des exemples de terrain sur la manière de procéder des services de l'état face aux demandes d'expertises.
Diaporama

Un guide méthodologique très complet a été édité par la police de l'eau de la région Midi Pyrénées Guide 

Voici notamment une des clefs de détermination d'un cours d'eau selon la règlementation actuelle (cliquer sur la photo pour l'afficher en plein écran).


Mais on peut aussi trouver via l'agence de l'eau Loire-Bretagne, cette arborescence

Aujourd'hui, tous les départements n'ont pas procédé de la même manière. Les problématiques et les impératifs ne sont pas les mêmes, sans parler des moyens mis en œuvre pour réaliser cette cartographie.

3. Cartographie dynamique

La plupart des départements, à l'heure actuelle, ne propose pas encore de carte unique et il existe donc toujours une carte BCAE (Bonnes conditions agricoles et environnementales) pour les agriculteurs et une carte pour les services de l'état.

Mais, en fonction de leur méthodologie, certains départements sont en mesure de proposer une cartographie dynamique du linéaire de cours d'eau. En fonction des expertises demandées, ce document peut être amené à évoluer.

Quelques exemples  de département présentant une cartographie unique :


Dans le 44 : http://carto.geo-ide.application.developpement-durable.gouv.fr/522/cours_eau_044.map


Dans le 48 : http://cartelie.application.developpement-durable.gouv.fr/cartelie/voir.do?carte=Cours_eau_valide&service=DDT_48
Encore plusieurs secteurs en phase de consultation


Dans le 49 : http://carto.geo-ide.application.developpement-durable.gouv.fr/325/SM_cours_d_eau_EXT_2017.map
On peut notamment choisir de visualiser les cours d'eau busés