Au hasard d'internet, j'ai découvert ce très joli documentaire "Secrets de Rivière".
Cette
vidéo a été partagée par la Direction générale opérationnelle
"Agriculture, ressources naturelles et Environnement" de Wallonie. Elle explique l'ensemble des composants de la rivières : faune, flore, embâcles, vitesses, profondeurs, berges, minéraux etc. Elle a été réalisée par l'université de Namur, unité de rechercher en biologie des organismes. Le scenario rédigé par Philippe LAFORGE et Jean-Claude MICHA.
De belles images, d'une part, que ce soit au dessus ou en dessous de la surface de l'eau ... Mais surtout un bon rappel de la mosaïque d'habitats nécessaires à une faune et une flore diversifiée. Un bonne vidéo pour expliquer l'importance de la qualité physique pour le bon fonctionnement d'un cours d'eau.
L'agence de l'eau Loire Bretagne organise une rencontre sur le thème "Restauration des milieux aquatiques : Evolution des pratiques et des acteurs".
Elle se déroulera à Tours le 20 novembre 2014.
Vous pouvez vous inscrire en ligne avant le 12 novembre, sur le lien suivant .
Pour découvrir le programme de cette journée, axée sur le retour d’expériences en restauration des mieux aquatiques, vous pouvez consulter le pdf de l'agence de l'eau ici
Ma petite région compte un des joyaux des sites classés "RAMSAR" : les basses vallées angevines.
L'occasion pour moi de faire un billet sur le blog pour les présenter et rappeler ce qu'est un site RAMSAR.
1. RAMSAR
Ramsar est le nom d'une convention sur les zones humides créée en 1971. Un ensemble d'état ont signé un traité afin de s'engager à conserver les zones humides et à les utiliser de manière durable.
Voici une petite vidéo simple de présentation de RAMSAR.
168 pays sont contractants et possèdent au moins une zone humide "Ramsar". La liste des zones humides reconnues d'intérêt international s'élève ainsi à 2182 pour 208 585 941 hectares !
Pour connaître la liste mondiale de toutes les zones humides Ramsar, voici le lien à jour au 11 juin 2014 : http://www.ramsar.org/pdf/sitelist.pdf
Peut-être existe - -il un site dans votre région ?
2. Exemple : Les basses vallées angevines
Photo Philippe Vioux /iCoptair - Morgan View.pour le courrier de l'Ouest
Les basses vallées angevines sont classées en Zone de Protection Spéciale(ZPS), et ont intégré le réseau Natura 2000. Elles ont été classées en Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) (ZNIEFF) et sont reconnues comme zone humide d'importance internationale par la convention Ramsar.
Au nord d'Angers, 3 grands cours d'eau confluent pour
créer la Maine : la Sarthe, la Mayenne et le Loir. La superposition des
lits majeurs communs de ces trois fleuves génèrent une vaste plaine
alluviale inondable, un champs d'expansion de crues qui se trouve ennoyé
tous les hivers pour une durée variable. La Maine, dans sa traversée
d'Angers est très ceinturée mais son champs d’expansion de crue devient de nouveau important dès la sortie d'agglomération jusqu'à la confluence avec la Loire. Ainsi la Maine est le seul cours d'eau n'ayant ni source ni estuaire !
D'une superficie de 6,7 hectares, ces prairies inondables font partie de l'inventaire RAMSAR depuis 1995.
Plaine d'inondation des basses vallées angevines (source courrier de l'ouest- Philippe Vioux /iCoptair - Morgan View)
Pour juger de l'importance du réseau de grands cours d'eau du bassin de la Maine, on peut observer la formation de l'île Saint Aubin, à la confluence des fleuves, en amont de la Maine.
Ile St Aubin, carte issue de wikipedia
Les Basses Vallées Angevines sont constituées d'une grande variété de milieux naturels : prairies, bocages, mares et
haies, qui, associés aux inondations, confère au site une grande importance
pour les oiseaux aux différents stades de leurs cycles biologiques :
reproduction, alimentation, halte migratoire, hivernage. Les prairies inondées sont favorables à l'escale des oiseaux migrateurs. C'est pourquoi le site est géré par la Ligue de Protection des Oiseaux (70% de la population française du Râle des Genets se reproduit dans les basses vallées).
Bien évidemment, le site n'est pas moins intéressant pour la flore. Les basses vallées angevines sont un site de choix pour la fritillaire pintade
Fritillaire pintade, photo hydrobioloblog
Le site est aussi exceptionnel pour la reproduction du Brochet.
Photos Philippe Vioux /iCoptair - Morgan View pour le courrier de l'ouest
Cependant, cet équilibre
reste fragile face à des facteurs d'évolution variés comme la diminution
du nombre d'agriculteurs ou le changements de pratiques agricoles, le
développement des peupleraies, l'urbanisation, la création
d'infrastructures ou le développement des loisirs...
Tous les deux ans, l'association Loire Grands Migrateurs (LOGRAMI) nous donne rendez-vous pour des rencontres autour de son sujet de prédilection : les poissons migrateurs.
Je me rends à ces passionnantes journées depuis la 3ème édition, en 2005 !
La 7ème édition vient d'être dévoilée. Les Rencontres Migrateurs 2014 se tiendront les 5 et 6 novembre 2014 à Poitiers.
Le thème de cette année sera :
"Les habitats écologiques des poissons migrateurs hier, aujourd’hui et demain."
L'ensemble du programme et les informations concernant l'organisation seront bientôt disponibles sur le site Migrateurs Loire
2. Guide pour l'entretien des dispositifs de franchissement
Pour patienter jusqu'à ces dates, je partage un document rédigé par le LOGRAMIet édité par le tableau de bord Anguille, un guide de gestion et d'entretien des dispositifs de franchissement des ouvrages pour les poissons. (HILAIRE M., SENECAL A., BESSE T., BAISEZ A., 2013. Guide de gestion et d’entretien des dispositifs de franchissement des ouvrages pour les poissons. LOGRAMI, 63 pages.)
Un guide très documenté qui revient sur la législation en vigueur, les règlementations, les principes généraux de fonctionnement des dispositifs pour ensuite traiter le sujet de l'entretien en incluant une notion importante de coût.
Et afin que ce soit plus didactique, le LOGRAMI met aussi à disposition le diaporama de synthèse de ce guide. C'est ici
Voici un exemple de barrage de très grande dimension qui sera normalement démantelé afin de rétablir la continuité écologique. Un projet d'une telle envergure est quasi unique au monde...
1. La Sélune et ses barrages
La Sélune est un fleuve côtier de la Manche, se jetant dans la baie du Mont St Michel. Il s'agit d'un cours d'eau majeur pour la reproduction du Saumon atlantique.
Le cours de la Sélune est barré par deux barrages hydroélectriques : Vezins (construit en 1926) et de La Roche-qui-Boit (1916). Ce dernier assure un rôle d’ouvrage de « compensation» permettant de
lisser les débits du cours d’eau aval lors des lâchers d’eau depuis
Vezins. Depuis leur mise en service, les deux barrages connaissent une
sédimentation importante et en augmentation. Certains de ces sédiments
sont pollués par de l’arsenic et des métaux lourds en raison de rejets
industriels antérieurs dans l’Yvrande (affluent de la Sélune à hauteur
de la retenue de Vezins).
Les dimensions du barrage de Vézins donnent le vertige : 36 mètres de haut pour 278 mètres de long.
2. L'arrêt de la concession
Le 13 novembre 2009, l’État a annoncé qu’il ne reconduirait pas la
concession et qu’il convenait d’effacer les deux barrages, pour deux
motifs dont le non-respectserait susceptible de constituer à compter de
2015 une source de non-conformité des masses d’eau concernées par
rapport aux exigences de la directive cadre sur l’eau :
• l’obligation de garantir la libre circulation des espèces piscicoles et
l’impossibilité d’aménager des installations permettant la montaison et
la dévalaison des poissons migrateurs
la qualité des eaux dont l’état actuel impose une amélioration.
La décision administrative correspondante a été prise le 3 juillet 2012 par le préfet de la Manche.
Avant de démanteler le barrage, l'opération la plus délicate consistera à vidanger le barrage. En effet, 1,8 millions de mètre cube de sédiment sont actuellement stockés dans les barrages. La dernière vidange de 1993 avait provoqué une grave pollution de la baie du Mont St Michel, placé à 30 km en aval. Cette vidange se fera de manière très progressive.
De nombreuses études sont en cours afin que cette vidange soit la mieux maîtrisée possible. Les poissons sont par exemple en cours d'analyse afin de mesurer les taux de contamination par les métaux lourds dans les chairs.
L'étude globale avec les modalités de démantèlement et suivi du projet a été soumis à l'Autorité Environnementale qui a rendu son avis le 23 avril 2014. L'avis de l'ae au sujet de l'étude est disponible ici.
On y retrouve une synthèse du projet, de l'historique et des modalités de renaturation de la Sélune.
Le planning des travaux
2014 : stabiliser les sédiments de l’Yvrande
2015 : faire travailler la rivière pour libérer le lit mineur du
secteur amont de la Sélune ; libérer par dragage le lit mineur du
secteur médian de la retenue de Vezins
2016 : vidanger Vezins, stabiliser le plan d’eau à une cote
intermédiaire ; terminer le nettoyage de la Sélune dans la retenue de
Vezins
2017 : démanteler le barrage de Vezins ; vidanger et traiter les sédiments de la retenue de la Roche-qui-boit
2018 : démanteler le barrage de la Roche-qui-boit. 3. Reportage de l'agence de l'eau Seine Normandie
Le reportage suivantprésentedeux projets exemplaires de démantèlement de très grands barrages. Après avoir rappelé le contexte règlementaire, l'explication des projets à l'échelle de la France sont expliqués et notamment l'engagement d'EDF. Ensuite, 2 exemples sont donnés : Le barrage de la Sélune et le barrage de Poutès.
2. Le développement de l'hydroélectricité perd une bataille
Le conseil constitutionnel censure un recours des partisans de l'hydroélectricité qui souhaitaient une discussion concernant les classements des cours d'eau.
3. Un procès pour la protection des écrevisses à pieds blancs
Quand une ville met en place un busage de cours d'eau sans tenir compte de la fragilité de ce dernier, l'ONEMA intervient et pour une fois, ça va jusqu'au procès... Affaire à suivre. Attendons le 24 juin pour le délibéré...