mercredi 31 octobre 2012

Saumon atlantique : Tentative de franchissement d’un barrage

Voici quelques vidéo qui témoignent des difficultés qu’ont les saumons à remonter nos rivières pour aller se reproduire.

La première est une petite vidéo diffusée lors des rencontres migrateurs de ce début de semaine…L’association Loire Grands Migrateurs a filmé la migration des saumons et en particulier, voici des saumons qui tentent de franchir un “simple petit barrage” . Les images permettent de comprendre que ces obstacles empêchent la progression des poissons vers les secteurs amont mais génèrent aussi une réelle mortalité des saumons : épuisement, chocs répétés sur le béton ….




Sur cette seconde vidéo, les saumons n’ont pas les capacités de saut suffisantes pour franchir ce barrage… Ils vont s’épuiser après maintes tentatives…


Sur cette dernière vidéo, l’obstacle est équipé d’une passe à poisson, qui ne semble pas (ou plus) être fonctionnelle. Si le saumon finit par tout franchir, il parviendra malgré tout aux zones amont avec un retard (de quelques heures à plusieurs jours) et certainement blessé, ce qui peut aussi compromettre les chances que la fraie fonctionne…


jeudi 18 octobre 2012

Le caniveau c'est pour l'eau de pluie

En lisant les pages du site du syndicat mixte de la rivière Orge aval (Le SIVOA),  je suis tombée sur une campagne d’affiches qu’ils ont mis en place il y a quelques années.

Un petit rappel qui est plutôt utile et une campagne assez efficace à mon sens.

Du fait de la très forte urbanisation dans le périmètre du Syndicat, les eaux pluviales sont fortement polluées (plomb, zinc, hydrocarbures, déchets…). Il faut donc les dépolluer avant de les rejeter à la rivière !  Afin d’éviter le débordement des réseaux d’assainissement lors des orages, les nouvelles constructions sont invitées à faire « zéro rejet » au réseau d’eaux pluviales. Pour informer les riverains et utilisateurs de la rivière, le SIVOA a souhaité communiquer sur « les gestes anodins qui polluent » la rivière : « Ce que vous jetez dans la rue finit dans la rivière ».

Je vous rappelle que la dépollution a un coût qui est obligatoirement répercuté sur votre propre facture de consommation d’eau …

Voici les affiches en question :




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dimanche 14 octobre 2012

La continuité écologique

Vous avez surement entendu parler de continuité écologique, notamment depuis le grenelle de l’environnement. Mais savez-vous réellement ce qui se cache derrière ce terme ?

1. La notion de continuité écologique

Elle a été introduite suite aux objectifs d’atteinte du bon état de nos eaux et de nos rivières. Selon la circulaire officielle, la continuité de la rivière est assurée par:
  • le rétablissement des possibilités de circulation (montaison et dévalaison) des organismes aquatiques à des échelles spatiales compatibles avec leur cycle de développement et de survie durable dans l’écosystème;
  • le rétablissement des flux de sédiments nécessaires au maintien ou au recouvrement des conditions d’habitat des communautés correspondant au bon état.
Cela signifie que l’on souhaite aujourd’hui enlever les entraves à la migration des poissons et autres animaux aquatiques mais aussi les entraves à la circulation des matériaux solides dans les rivières, ces matériaux étant nécessaires à un bon fonctionnement des milieux vis à vis des animaux qui y vivent.

2. Les obstacles à la continuité écologique

Ces ouvrages sont des barrages, des écluses, des seuils, des moulins, etc…

Certains ouvrages sont très anciens, voire historiques. D’autres ont été construits à l’encontre de la règlementation. D’autres sont indispensables à la production d’électricité. Autant de situations différentes qui nécessitent une prise en compte au cas par cas.

La première chose à faire est donc de parfaitement connaître l’ensemble des obstacles et de définir leurs impacts. C’est l’objectif du ROE : Référentiel des Obstacles à l’Écoulement, mis en place par l’ONEMA et ses partenaires. Voici un aperçu de la carte des 60 000 ouvrages déjà recensés ! (source ONEMA)
roe

La création d’obstacle à l’écoulement génère de nombreux impact négatif sur le milieu (la plupart des effets énoncés génère l’effet négatif suivant) :
  •  la ligne d’eau et la pente naturelle du cours d’eau sont modifiées
  •  ralentissement et une uniformisation de l’écoulement
  •  modification de la température
  •  augmentation de l’eutrophisation,(proliférations algales)
  •  baisse de la quantité d’oxygène dissout dans l’eau
  •  diminution de la quantité d’eau à l’étiage (contrairement aux idées reçues), due à l’évaporation plus forte des eaux stagnantes en période estivale
  • un débit réduit à l’aval de l’ouvrage (débit réservé) ou encore de brusques variations de débits (éclusées) en cas de dérivation des eaux
  •  diminution de la capacité auto-épuratrice du cours d’eau
  •  augmentation des hauteurs d’eau en amont de l’obstacle, accompagnée d’une immersion des berges par un élargissement plus ou moins important du cours d’eau
  • rétention des granulats nécessaire pour l’habitat des espèces aquatiques
3. Le rétablissement de la continuité écologique

Le rétablissement de la continuité peut alors se faire de plusieurs manières qui doivent être finement étudiées en fonction des enjeux écologiques mais aussi économiques :
  • effacer le seuil : le moyen le plus pérenne et le plus efficace. Cette solution est possible lorsque l’ouvrage est abandonné, sans usage ou sans intérêt, qu’il soit économique, patrimonial ou paysager.
  • abaissement de l’ouvrage : si le maintien de l’ouvrage présente un intérêt, on peut envisager de diminuer sa hauteur ou de créer une brèche compatible avec le transit des animaux ciblés.
  • l’ouverture des vannes
  • installer des dispositifs de franchissement pour les poissons (ce qu’on appelle communément “passe à poisson”)
  • la non intervention : dans les cas d’ouvrages qui sont déjà bien effondrés ou dont la présence ne génère pas d’impact.
  • une modification de gestion (dans le cas des éclusées par exemple, pour les rendre compatible avec le cycle biologique des poissons ciblés).
Voici un exemple de démantèlement désormais célèbre, le barrage de St Etienne du Vigan, barrant la rivière Allier (photos issue de rivernet.org)

AVANT …
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PENDANT …
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APRÈS…
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Convaincant, non ?
Cet article est en grande partie inspiré de la brochure éditée par l’ONEMA : “Pourquoi rétablir la continuité écologique des cours d’eau ? ” que vous pouvez télécharger ici

mardi 9 octobre 2012

La lamproie de planer

1. Présentation

Aujourd’hui, zoom sur un poisson étrange, méconnu et protégé : la lamproie de Planer. En réalité, il ne s’agit pas d’un poisson au sens propre de la classification mais d’un agnathe : groupe ayant une bouche en forme de cercle, dépourvue d’écaille.  C’est un animal de petite taille ne dépassant pas 20 cm.
La lamproie de Planer

C’est une espèce étonnante qui en fonction des régions peut prendre des noms comme « chatouille » ou encore lamprillon. Certains anciens pêcheurs ont pu l’utiliser comme appât. Aujourd’hui, les données sur l’espèce ne sont pas exhaustives : elle est présente uniquement dans le nord-ouest de l’Europe et est principalement menacée par l’atteinte à son habitat.

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On peut observer la bouche de la lamproie, très caractéristique. Toutefois, contrairement aux autres espèces de lamproie, il ne s’agit pas d’une espèce parasite. Elle a plutôt tendance à filtrer le substrat. En revanche, sa capacité de ventouse lui est utile au moment de créer son nid (elle s’accroche à un caillou et se sert de son corps pour creuser les graviers).

2. Cycle biologique
 
En effet la lamproie de planer à un cycle de vie très particulier qui exige un habitat de bonne qualité.
Arrivées à l’âge adulte, les  lamproies vivent dans les rivières de taille moyenne voire importante. Les lamproies adultes remontent vers les petites rivières pour y trouver des substrats favorables à la fraie et au développement des larves. Les œufs sont alors déposés dans du sable ou du gravier. Les mâles et les femelles se regroupent et creusent le substrat pour former un nid. Voici une vidéo prise en mars 2006, dans une rivière jurassienne (Les Doulonnes).



Les larves vivent ensuite durant plusieurs années (3  à 5 ans) enfouies dans le substrat. Ce dernier ne doit donc pas être colmaté pour bien laisser passer l’eau nécessaire aux larves. L’eau doit elle-même être bien oxygénée.  Le colmatage des fonds de rivière peut alors devenir un véritable frein à la reproduction de l’espèce, ainsi que la pollution des sédiments (métaux lourds par exemple).

lpp qui fait son nid

De ce fait, cette espèce est aujourd’hui protégée et a notamment été intégrée dans le LIFE “ruisseaux de tête de bassin et faune patrimoniale associée”. Pour en savoir plus sur cet outils de protection allez ici : http://www.liferuisseaux.org/index.htm 

Attention à ne pas confondre cette espèce avec la lamproie fluviatile, qui lui ressemble beaucoup mais qui est un grand migrateur : le cycle de vie inclue une phase adulte en mer alors que la lamproie de planer ne migre pas (uniquement à l’échelle du cours d’eau).

dimanche 7 octobre 2012

SDAGE : l'outils de gestion des eaux

Si vous avez lu mon article sur la politique publique de l’eau en France, vous savez à présent ce qu’est une agence de l’eau.

Petite séance de rattrapage en vidéo  ici.

Les agences de l’eau ont donc pour mission de contribuer à l’amélioration de la gestion des eaux. Elles disposent notamment d’un outils appelé “SDAGE” : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux.




Ce SDAGE regroupe toutes les orientations et actions à mener, selon un calendrier précis, à l’échelle d’un bassin hydrographique. Il y a donc plusieurs SDAGE en France, autant que d’agences de l’eau - donc 6.

Il est écrit pour une période de 5 ans. Le SDAGE actuel en Loire Bretagne a été adopté en 2009 et s’applique de 2010 à 2015. Il s’impose à toutes les décisions publiques dans le domaine de l’eau et à certaines décisions dans le domaine de l’urbanisme.

Il est temps de réfléchir aux orientations du prochain SDAGE, pour la période 2016 à 2021. Dans ce cadre, en application de la directive cadre européenne sur l’eau, une démarche spécifique de « consultation du public » va être organisée. L’objectif : recueillir l’avis du grand public sur les orientations et les actions proposées par les comités de bassin afin de reconquérir la bonne qualité de nos eaux et de nos rivières.

Cette consultation se fera sous forme de questionnaires, avec parfois des questions ouvertes pour laisser une place importante à votre opinion. Les questionnaires sont en cours de créations et s’articulent autour de plusieurs points majeurs appelés “questions importantes”.

250 personnes, dont moi, se sont réunies à Tours hier, le mardi 2 octobre 2012, pour préparer cette consultation du public. Bientôt, je vous indiquerai donc comment, à votre niveau, vous pouvez participer aux définitions des actions à mener pour la reconquête d’un bon état des rivières et de l’eau.

vendredi 5 octobre 2012

L'hydrobiologie des eaux souterraines

Voici une petite vidéo, réalisée par le BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière) qui explique ce qu’est l’hydrobiologie sous-terraine et comment on récolte les petits être vivants se trouvant dans les couches plus profondes des rivières.





jeudi 4 octobre 2012

Le plan Loire Grandeur Nature

La Fédération des Conservatoires d’espaces naturels a coordonné un film de 13 mn « Agir pour une Loire grandeur nature ». Ce film vise à mieux comprendre les enjeux et actions engagées pour préserver les richesses naturelles de la Loire.

Ce film explique les grands principes hydrologiques de fonctionnement des rivières, et en particulier de la Loire. Vous verrez comment on peut concilier mobilité naturelle de la Loire et activités économiques à proximité.




Agir pour une Loire grandeur nature par PlanLoire