Nous avons déjà parlé de la fraie des lamproies de Planer (pour la séance de
rattrapage, c’est ici), aujourd’hui petit zoom sur la fraie des lamproies
marines Petromyzon marinus.
La
lamproie n’est pas à proprement parlé un poisson mais un agnathe (pas de mâchoire) assez primitif.
1. Données générales
C’est
un animal « serpentiforme » qui atteint la taille de 80 cm à l’âge
adulte, pour un poids pouvant aller jusqu’à 1 kg. Ponctuellement des spécimens
de presque 2kg ont déjà été recensés ! Elle peut vivre jusqu’à 8 ans et se
nourrit exclusivement en parasitant les plus gros poisons (grâce à sa bouche
ventouse pourvue de nombreux crochets). Les larves quant à elles filtrent l’eau
et se nourrissent de diatomées, algues et petits débris. Il s’agit d’un grand
migrateur anadrome (qui vit en eau salée et se reproduit en eau douce).
Crédit photo LOGRAMI
2. Protection
Si
je vous parle de cette espèce dans l’hydrobioloblog c’est bien évidemment car
elle fut abondante mais qu’elle est devenue rare pour l’ensemble des bassins
français (surtout le Rhône).

Carte actuelle de répartition des lamproies marines (source eaufrance.fr)
Comme
les autres grands migrateurs les
principales menaces sont les barrages, la destruction des secteurs de frayère
par extraction de granulats, la destruction plus générale des habitats et bien
entendue la pollution de l’eau.
Aujourd’hui,
des mesures de protection de l’espèce ont été mise en place
· Liste rouge nationale : espèce vulnérable
· Directive Habitats : annexes II
· Convention de Berne : annexe III
· Liste rouge européenne (UICN) : espèce vulnérable
Des mesures de protection
des habitats ont aussi été mises en place, dans le cadre des classements des
cours d’eau pour les grands migrateurs et des mesures plus locales de protection
de frayères (circulaire du 27.07.1990).
3. Cycle de vie

Image source : eaufrance.fr
La reproduction a lieu de fin-avril à fin-mai à des températures de 15 à 18°C. Elle a
lieu en groupe, sur des faciès de plat courant, constitués de graviers et à une
profondeur d’environ 50 cm.
Elle construit un vaste nid
en forme de cuvette (diamètre pouvant atteindre 2 m), la femelle se cramponne à
une grosse pierre avec sa bouche et elle est couverte par plusieurs mâles qui
se fixent sur sa tête.
La ponte s'étale sur
plusieurs jours. Les œufs très nombreux (230 000/kg) ne sont pour autant pas
tous fécondés. Ils se collent ensuite sous les pierres du nid. Les géniteurs
meurent tous après la reproduction.
Les larves (appelées ammocètes,) de 5 mm éclosent après 10-15 jours puis s'enfouissent
dans le sable du nid. Elles n’ont ni yeux, ni disque buccal. Après 35-40 jours
(10 mm), elles gagnent les « lits » d'ammocètes, zones abritées et
sablo-limoneuses pour rester dans un terrier pendant 5 à 7 ans ! Cette longue
phase larvaire les rend encore plus vulnérables à la pollution des sédiments.
La métamorphose a lieu à une taille de 130-150 mm (août-octobre). Les petites lamproies
dévalent ensuite les rivières (surtout la nuit) pour atteindre la mer en hiver.
La phase adulte est donc marine. Leur croissance est rapide en
parasitant diverses espèces de poissons dont le saumon, la morue, les aloses).
Au bout de deux ans, les adultes se présentent dans les estuaires pour
commencer la remontée vers les frayères.
4. Vidéo
Et pour finir voici donc une petite vidéo de frai de lamproie marine, filmée en 2011 dans le bassin de l'Adour.
Quelques sources d'information :
- LOGRAMI http://www.logrami.fr/node/187
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