1. La notion de continuité écologique
Elle a été introduite suite aux objectifs d’atteinte du bon état de nos eaux et de nos rivières. Selon la circulaire officielle, la continuité de la rivière est assurée par:
- le rétablissement des possibilités de circulation (montaison et dévalaison) des organismes aquatiques à des échelles spatiales compatibles avec leur cycle de développement et de survie durable dans l’écosystème;
- le rétablissement des flux de sédiments nécessaires au maintien ou au recouvrement des conditions d’habitat des communautés correspondant au bon état.
2. Les obstacles à la continuité écologique
Ces ouvrages sont des barrages, des écluses, des seuils, des moulins, etc…
Certains ouvrages sont très anciens, voire historiques. D’autres ont été construits à l’encontre de la règlementation. D’autres sont indispensables à la production d’électricité. Autant de situations différentes qui nécessitent une prise en compte au cas par cas.
La première chose à faire est donc de parfaitement connaître l’ensemble des obstacles et de définir leurs impacts. C’est l’objectif du ROE : Référentiel des Obstacles à l’Écoulement, mis en place par l’ONEMA et ses partenaires. Voici un aperçu de la carte des 60 000 ouvrages déjà recensés ! (source ONEMA)
La création d’obstacle à l’écoulement génère de nombreux impact négatif sur le milieu (la plupart des effets énoncés génère l’effet négatif suivant) :
- la ligne d’eau et la pente naturelle du cours d’eau sont modifiées
- ralentissement et une uniformisation de l’écoulement
- modification de la température
- augmentation de l’eutrophisation,(proliférations algales)
- baisse de la quantité d’oxygène dissout dans l’eau
- diminution de la quantité d’eau à l’étiage (contrairement aux idées reçues), due à l’évaporation plus forte des eaux stagnantes en période estivale
- un débit réduit à l’aval de l’ouvrage (débit réservé) ou encore de brusques variations de débits (éclusées) en cas de dérivation des eaux
- diminution de la capacité auto-épuratrice du cours d’eau
- augmentation des hauteurs d’eau en amont de l’obstacle, accompagnée d’une immersion des berges par un élargissement plus ou moins important du cours d’eau
- rétention des granulats nécessaire pour l’habitat des espèces aquatiques
Le rétablissement de la continuité peut alors se faire de plusieurs manières qui doivent être finement étudiées en fonction des enjeux écologiques mais aussi économiques :
- effacer le seuil : le moyen le plus pérenne et le plus efficace. Cette solution est possible lorsque l’ouvrage est abandonné, sans usage ou sans intérêt, qu’il soit économique, patrimonial ou paysager.
- abaissement de l’ouvrage : si le maintien de l’ouvrage présente un intérêt, on peut envisager de diminuer sa hauteur ou de créer une brèche compatible avec le transit des animaux ciblés.
- l’ouverture des vannes
- installer des dispositifs de franchissement pour les poissons (ce qu’on appelle communément “passe à poisson”)
- la non intervention : dans les cas d’ouvrages qui sont déjà bien effondrés ou dont la présence ne génère pas d’impact.
- une modification de gestion (dans le cas des éclusées par exemple, pour les rendre compatible avec le cycle biologique des poissons ciblés).
AVANT …
PENDANT …
APRÈS…
Convaincant, non ?
Cet article est en grande partie inspiré de la brochure éditée par l’ONEMA : “Pourquoi rétablir la continuité écologique des cours d’eau ? ” que vous pouvez télécharger ici
Convaincant, même pour un convaincu !
RépondreSupprimerUn autre exemple sur lequel je suis tombé récemment : http://vimeo.com/41319363?action=share