vendredi 7 juin 2013

Le bassin versant


 Certains d'entre vous ont déjà entendu ce terme sans bien savoir comment le définir.  Petite explication aujourd'hui dans l'hydrobioloblog

1. Définition du bassin versant géographique (topographique)

Quand on parle de bassin versant, on exprime souvent la délimitation d'une aire géographique. Chaque limite étant alors une ligne de partage des eaux. En somme, si l'on se place du point de vue d'une goutte d'eau qui tombe du ciel, elle rejoindra tôt ou tard, un cours d'eau. Si elle rejoint le cours d'eau "A" c'est qu'elle est tombée sur le bassin versant du cours d'eau "A". Sinon, c'est qu'elle est tombée sur le bassin versant d'un autre cours d'eau. 

On peut alors facilement tracer les limites d'un bassin versant sur une carte IGN, en se basant sur les points les plus élevés de la carte.  C'est la topographie qui nous donne alors les indications de lignes de partage des eaux.

Limite du bassin versant géographique (source DIREN île de France)


2. Définition du bassin versant hydrographique

Oui mais, ce n'est pas toujours si simple....! En effet, parfois, des circulations souterraines peuvent lier deux bassins versants qui semblent distincts sur le plan topographique. 

Sur le schéma suivant, de l'eau qui tombe sur le bassin versant topographique de gauche s'infiltre dans le calcaire et ressort dans le bassin versant de droite...

Distinction entre bassin versant réel et bassin versant topographique
D'après Roche - Hydrologie de surface, Ed. Gauthier-Villars, Paris 1963.
Il existe même des cas où l'on pense avoir affaire à deux rivières distinctes alors que la première est une résurgence de la seconde. C'est ce qu'on a découvert notamment pour la Loue et le Doubs, rivières de Franche Comté.

En 1901, une usine d'Absinthe prend feu, frappée par la foudre. Cette usine est située à Pontarlier, ville du Doubs (25), traversée par la rivière du même nom. L'alcool étant hautement inflammable, un employé décide de vider les cuves pour éviter qu'elles n'explosent... Le liquide se déverse alors massivement dans la rivière (et quelques passants se sont servis au passage !). Ce sont plus de 500 000 litres de liquide jaunâtre qui viennent troubler la rivière. L'histoire ne dit pas si les truites locales ont supporté l'apéritif mais en revanche, deux jours plus tard, la source de la Loue se teinte en jaune et présente l'odeur caractéristique de la liqueur. 

Deux découvertes ont ainsi été faites ce jour là :
  • la Loue est en fait une résurgence du Doubs 
  • des colorants sont un moyen de suivre le cheminement souterrain d'une rivière.

Source de la Loue (photo prise en 2002)
 Aujourd'hui encore, l'utilisation d'un colorant appelé fluorescéine permet de tracer les cours d'eau souterrains.

3. Gestion à l’échelle du bassin versant

Quand on étudie une rivière, on comprend alors l'intérêt de travailler à l'échelle de l'ensemble du bassin versant. En effet, tout ce qui se passe "en amont" a des conséquences "en aval". C'est d'ailleurs le principe retenue en France avec le découpage en agence de l'eau représentant les 6 bassins versant majeurs, pour une gestion cohérente.

Les 6 agences de l'eau en France (source http://www.eau-seine-normandie.fr)
Aujourd'hui, même à l'échelle européenne, les préconisations sont faites pour une gestion à l'échelle du bassin hydrographique. Bien évidemment, les choses sont donc parfois complexes puisque les limites administratives ne sont pas du tout calées sur ces limites hydrographiques. Ainsi un territoire (une commune, un département, un parc naturel) peut travailler conjointement avec plusieurs agences de l'eau.


Voici pour terminer une vidéo réalisée par l'Irstea (ex Cemagref) pour expliquer ce qu'est un bassin versant  et les conséquences de sa modification.


Comprendre le bassin versant par Cemagref

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