1. L'élevage de la citadelle de Besançon
La citadelle de Besançon est le siège d'un zoo et d'un aquarium. Cet aquarium a la particularité d'être l'un des rares à avoir mis en place un programme de conservation de l'écrevisse à pattes blanches. Ce programme s'inscrit notamment dans un projet qui est né en 2008 visant à mettre en place des mesures compensatoires liées aux travaux de l'A89.
En effet, ces travaux impactaient le linéaire de deux petits cours d'eau abritant l'écrevisse autochtone (protégée).
D'une part des actions de sauvegardes sur site ont été prévues mais compte tenu de la grande fragilité de l'espèce, un plan de sauvegarde hors du site a lui aussi été organisé, en vue de réintroduire l'espèce après les travaux.
Le Muséum de la Citadelle de Besançon avait déjà réussi l'élevage d'écrevisses à pattes rouges (Astacus astacus) autre espèce patrimoniale.
Il est alors sollicité par le Conseil National de la Protection de la Nature. Après prélèvement dans leur milieu naturel en 2008, 70 géniteurs de chaque ruisseau ont alors été transférés à l’Aquarium de la Citadelle.
En 2011, l'élevage dénombrait plus de 800 écrevisses nées en captivité, un véritable succès et une première européenne en milieu dit fermé.
Au final, les travaux n'ont pas impacté la population présente dans les cours d'eau concernés par le passage de l'A 89.
Toutefois, des opérations de réintroduction ont tout de même été menées dans un cours d'eau similaire présentant des caractéristiques très proche du cours d'eau initial et dont la qualité de l'eau et de l'habitat sont totalement favorables à l'espèce.
Le 7 mars 2011, 300 écrevisses ont été réintroduites dans le milieu et 50 d'entre elles ont été munies de puces électroniques permettant de suivre la recolonisation du cours d'eau. Pendant ce temps à la citadelle, le programme d'élevage continue.
la fédération de pêche du Rhône a rédigé un article scientifique détaillant cette expérience. Il est consultable ici.
Et voici une présentation du site d'élevage de Besançon
la fédération de pêche du Rhône a rédigé un article scientifique détaillant cette expérience. Il est consultable ici.
Et voici une présentation du site d'élevage de Besançon
2. Life ruisseau de tête de bassin
En 2006, j'ai participé aux opérations expérimentales de réintroduction de l’écrevisse à pattes blanches dans deux cours d'eau de la réserve de Remoray en Franche-Comté. Dans le cadre de cette action, les écrevisses étaient déplacées d'un cours d'eau à un autre. Il ne s'agissait pas d'une population issue d'un élevage. Les chargés d'étude du programme LIFE avaient pris soin d'étudier durant plusieurs années les caractéristiques du cours d'eau receveur afin de trouver un cours d'eau similaire dans lequel prélever des spécimens. De plus, il ne fallait pas que le prélèvement mette en péril la population du cours d'eau d'origine.
Lors de l'introduction, là-encore, des écrevisses avaient été équipées d’émetteur afin de suivre leurs déplacements.
Les introductions se sont faites au cours de 3 années successives 2006, 2007, 2008.
Pour le premier cours d'eau, une survie d'une année à l'autre a été observée et en 2009 des écrevisses à pattes blanches étaient toujours présentes. Toutefois aucune preuve de reproduction n'était mise en évidence.
Dans le second cours d'eau, la survie d'année en année semblait difficile à mettre en évidence. En revanche, des preuves de reproduction sur site ont été trouvées avec une femelle portant des juvéniles sur l'abdomen en 2009.
Retrouvez l'ensemble de l’expérimentation détaillée dans l'article suivant : Article ré-introduction d'écrevisses
En 2006, j'ai participé aux opérations expérimentales de réintroduction de l’écrevisse à pattes blanches dans deux cours d'eau de la réserve de Remoray en Franche-Comté. Dans le cadre de cette action, les écrevisses étaient déplacées d'un cours d'eau à un autre. Il ne s'agissait pas d'une population issue d'un élevage. Les chargés d'étude du programme LIFE avaient pris soin d'étudier durant plusieurs années les caractéristiques du cours d'eau receveur afin de trouver un cours d'eau similaire dans lequel prélever des spécimens. De plus, il ne fallait pas que le prélèvement mette en péril la population du cours d'eau d'origine.
Lors de l'introduction, là-encore, des écrevisses avaient été équipées d’émetteur afin de suivre leurs déplacements.
Les introductions se sont faites au cours de 3 années successives 2006, 2007, 2008.
Pour le premier cours d'eau, une survie d'une année à l'autre a été observée et en 2009 des écrevisses à pattes blanches étaient toujours présentes. Toutefois aucune preuve de reproduction n'était mise en évidence.
Dans le second cours d'eau, la survie d'année en année semblait difficile à mettre en évidence. En revanche, des preuves de reproduction sur site ont été trouvées avec une femelle portant des juvéniles sur l'abdomen en 2009.
Retrouvez l'ensemble de l’expérimentation détaillée dans l'article suivant : Article ré-introduction d'écrevisses
Rappel : le site du LIFE tête de bassin et faune patrimoniale associée : http://www.liferuisseaux.org/
* Merci à Xavier pour cette idée d'article
La réintroduction est et restera un constat d'échec quelles que soient les espèces concernées. La réussite d'une reproduction d'espèces sauvages en captivité constitue, en plus, un argument pour ceux qui détruisent les milieux naturel : "ce n'est pas grave si telle espèce disparait dans le cours d'eau, on pourra la réintroduire plus tard !". Bien que les techniques et les préoccupations aient évolué, souvenons nous que des décennies "d'alevinages" ont participé à l'appauvrissement de nos rivières et que rien ne vaudra jamais la protection et la réhabilitation des milieux aquatiques naturels.
RépondreSupprimerNous sommes bien d'accord Michaël. Toutefois, nous ne pouvons pas comparer l'alevinage, choix de gestion des peuplements de poissons, et l'élevage d'écrevisses tel que je l'ai présenté qui est aujourd'hui une chance de conserver un patrimoine en voie d'extinction. C'est bien car il y a un constat d'échec que des solutions sont recherchées. J'insiste donc volontiers sur le fait que nous devons garder en tête que l'écrevisse est en proie à une disparition totale, au même titre que certains grands animaux plus connus et médiatisés et que nous sommes à la recherche de solution de la dernière chance.
SupprimerIl faut bien les réintroduire, non?
SupprimerProtéger le milieu naturel + réintroduire des reproducteurs = succès.
bonjour
RépondreSupprimercomment trouver des reproducteurs pour les réintroduire dans leur ex-milieu naturel de ma riviere "le Laizon"...?