Parmi les 12 000 espèces de poissons d’eau douce connues au monde, la
France n’en décompte qu’une soixantaine. Et pourtant, parmi celles-ci,
une espèce reste bien méconnue et bien rare de nos jours.
Ce poisson, c’est l’apron du Rhône (Zingel asper).
Après l’avoir un petit peu étudié lors de mon passage en Franche-Comté
(dans la Loue), j’ai eu la chance de le croiser à nouveau sur mon chemin
lors d’inventaires de la Durance près de Manosque (04) .
“Du Rhône” car il ne vit que dans ce bassin, il y est endémique.
Autrefois présent même dans ce fleuve, il est aujourd’hui en danger
critique d’extinction et n’est plus présent que dans 6 rivières en
France. Dans le Jura, il avait été surnommé le poisson roi du Doubs…
C’est un petit poisson d’une vingtaine de centimètres, qui vit au
fond de la rivière, sur les galets, dans des rivières d’excellente
qualité (on peut là encore parler de bio-indicateur). De très nombreux
facteurs sont cause de disparition de l’espèce : pollutions en tout
genre, curage des graviers dans le lit, mise en place des barrages qui
fragmentent son habitat, réchauffement de l’eau, diminution des débits
pour ne citer que les plus “évidentes”.
Pour tout connaître de cette espèce et des programmes de protection qui la concerne, je vous invite à vous rendre sur ce site : http://www.aprondurhone.fr/
Pour la petite anecdote, si dans la Durance j’ai eu la chance de
pêcher ce poisson avec notre matériel de pêche électrique, cette méthode
est cependant assez peu efficace pour l’attraper. L’idéal est de
vadrouiller dans les rivières de nuit, avec une lampe torche… En effet,
les yeux de l’apron reflètent la lumière comme les yeux des chats et
ainsi, de nuit, il est plus aisé de les repérer et de les compter ! (et
pour ma part découvrir la Loue la nuit a été un moment privilégié. On y
voit les poissons d’une manière vraiment différente, se déplacer et
parfois venir taper dans nos bottes, comme les barbeaux).
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